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Il a dit oui à la maitresse

8 février 2022
Il a dit oui à la maitresse

Coincés à la maison, 4 tests positifs, 10 jours d’isolement en famille.

L’école organise un meeting en ligne par jour par classe pour garder contact avec les élèves absents.

Mon fils de 6 ans est un « élève modèle ». J’écoute de loin son meeting en ligne avec une maitresse, entrecoupé d’éloges sur ses prouesses en calcul mental. Sourire, calme et bonnes réponses. « Such a pleasure. » C’est un truc culturel britannique, l’éducation par les éloges. C’est peut-être mieux que la motivation par l’humiliation à la française (ma mémoire sélective bloque, je sais que ça change, mais c’est ça qui me réactive quand je passe la frontière… les gros yeux éducatifs.)

A la fin du meeting, la maitresse lui demande :
– Tu t’es bien amusé ?
– Oui !
– Deuxième meeting demain, tu es content ?
– Oui !

Les mots et la gestuelle de mon fils ne trompent pas: il s’est bien amusé, son estime est à bloc, et son goût pour les maths intact. Ouf, cet enfant aime les apprentissages académiques. Certes il me dit tous les jours qu’il n’aime pas l’école, mais c’est une question d’expression de ses émotions, je crois. Je suis sa mère, son défouloir émotionnel, et dehors ça va.

Lundi matin, je lui demande s’il est prêt pour son 3eme meeting en ligne.
– Encore ? J’ai pas envie !
– Mais tu t’es bien amusé la dernière fois, non ? C’est ce que tu as dit à la maitresse.
– J’ai menti pour lui faire plaisir.

Et là je me souviens. Toutes ces fois où, enfant, j’ai dit « oui » à des adultes. Sans menace sur mon intégrité. Juste parce qu’il n’y avait pas de place pour un non.

A l’époque je ne savais même pas pourquoi je disais oui. J’étais capable d’argumenter mes oui. Avec un grand sourire. Sûre de moi.

Dans certaines relations, il n’y a pas de place pour un non.

« C’est pas grave. »

Mais si… Non ? Confusion.

On n’a pas que ce qu’on veut dans la vie. Les difficultés de motivation, je connais. Suis-je juste un peu trop irresponsable, pas assez insistante…? Est-ce que je confonds mes émotions avec celles de mon fils ?

Voilà où on en est… Voilà à quel point le doute continue de persister sur la validité de nos ressentis respectifs.

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