Le maternage proximal est-il compatible avec le féminisme ? La Femme peut-elle se libérer, s’émanciper, avec un tout petit collé à elle non-stop ?
Dans cette nouvelle vidéo, je tente de répondre à cette question complexe.
Déjà, on part avec un biais de langage, puisque là où en français on parle de « maternage proximal », en anglais on dit « attachment parenting »… Les anglophones ont d’emblée trouvé une expression inclusive et non sexiste, en plus d’être plus parlante. Même si ça reste assez farfelu, quand on y pense, d’en arriver à inventer un mot pour décrire une manière de s’occuper de ses enfants qui se fait depuis la nuit des temps.
Le terme « parentage proximal » voit le jour, et j’imagine qu’il sera de plus en plus utilisé par le futur. J’ai gardé « maternage » par habitude et aussi parce que je ne genre pas le maternage : je considère qu’un homme peut être maternant. Juste un mot :-) Donc j’y inclue tout le monde.
Je suis bien sûr très loin d’avoir fait le tour de la question. À tel point que j’ai failli ne pas poster cette vidéo, parce que ça m’énervait de ne pas avoir réussi à formuler tout ce que je souhaitais, et de penser à toutes les choses intelligentes que j’aurais pu dire si j’avais dit un peu moins de conneries. Haha, de l’auto-censure quand je veux parler de féminisme ? Tiens-donc…
Finalement, face à ce sujet hasardeux, je tiens à préciser deux choses très importantes :
– Premièrement, parler de maternage et de féminisme peut être la porte ouverte à plein d’injonctions pour les autres femmes, et leurs propres choix. Ce n’est pas du tout mon objectif, au contraire. Les injonctions plus ou moins déguisées, les jugements, les conseils non sollicités, sont une forme de violence, selon les préceptes de la Communication Non Violente (CNV). Sans me vanter, je pratique personnellement la CNV, à l’intérieur de mon cerveau, quand je lis les livres, donc je sais de quoi je parle (vous pouvez demander à mon mari et à mes enfants ce qu’ils pensent de ma maitrise de la CNV).
– Deuxièmement, en parlant de maternage et de féminisme, deux concepts importants pour moi, je cours le risque que mes propos soient interprétés comme des justifications a posteriori de mes propres choix de maternité… Comme si j’avais fait mes choix en toute connaissance de cause. Alors que concrètement, quand je suis devenue mère, je ne m’attendais à peu près à rien de ce qu’il m’est arrivé. À part, peut-être, qu’il y aurait un bébé dans l’histoire. Donc étant donné que depuis le début, j’avance au pif, en écartant petit à petit tout un tas de croyances que j’avais sur la parentalité et sur moi-même, je ne vais pas vous faire croire que j’ai fait tous mes choix sereinement, que j’ai bâti une vie équilibrée, sans frustration, et que je sais ce que je fais… Nan, ça c’est pas mon genre.
C’est pour ça que je préfère faire des blagues.
Encore bravo pour ta vidéo Véronique, je suis fan ! Ta façon d’aborder des sujets sérieux de façon si légère, j’adore ! Le problème dans l’éducation, c’est que tout le monde a son mot à dire et que quoi que tu décides de faire, et quoi que tu fasses, tu es toujours critiqué ! Et pour beaucoup de parents, on se culpabilise énormément après avoir reçu un tacle… Je pense que l’essentiel, c’est de connaître les bases de ce qui théoriquement est mieux pour notre enfant et ensuite, s’approprier ces principes. Se demander : qu’est-ce qui me rend serein/sereine tout… Lire la suite »
Merci pour ton retour et tes encouragements !! Oui, je suis tout à fait d’accord :-) Et même quand personne ne nous critique (ce qui est mon cas ! ne pas vivre en France aide peut-être…), on est parfois tellement conditionnés au jugement sur les autres et sur soi, qu’on se culpabilise tout seul… C’est un cheminement, mais par exemple aujourd’hui je suis capable de voir un enfant allaité à 3-4 ans, de trouver ça sincèrement superbe et magnifique, tout en n’ayant aucun regret ni culpabilité d’avoir arrêté plus tôt avec les miens. Parce que même si je suis persuadée… Lire la suite »
En deux vidéos, je suis accroc ;-) ça m’amuse d’apprendre que j’ai fait du maternage (pas mal proximal) sans le savoir, comme Molière et la prose. J’habitais alors à Montréal. Humm, était-ce plus facile qu’ailleurs ? je ne sais pas. Oui, j’ai tiré/ extrait mon lait au boulot (sous la table pendant les réunions, plutôt qu’aux toilettes); je n’ai pas abandonné ma vie intime parce que les petits dormaient dans notre lit; et j’ai clairement porté devant et derrière mes 4 enfants (pas de poussette, dans la neige c’est très compliqué). Partagé tout ça avec le.s père.s ? Pas mal… Lire la suite »
Merci !! Oui, je pense que ne pas vivre en France rend les choses plus simples en terme de choix de maternité… En tout cas, moi qui suis expatriée, je ne ressens aucune pression ni jugements sur le maternage. Rien que le cododo, absolument personne n’a jamais sourcillé, et c’est même encouragé par les pros de la petite enfance… En fait en Angleterre les parents font comme ils veulent et se jugent moins les uns les autres. Pour la charge mentale familiale, je suis aussi d’avis de ne pas accuser les hommes… surtout que ça dépend lesquels :-) C’est important… Lire la suite »