Pour la rédaction de cet article, je me suis permise de surfer sur un sujet à la mode : la Mère Parfaite.
Psychologies magazine dit qu’elle n’existe pas et nous enjoint sagement à accepter nos défauts. Certaines disent que c’est une connasse (et en profitent pour être méchantes sur le dos des chanceuses qui peuvent enfiler du 34 en sortant de la maternité après un accouchement d’une heure en compagnie d’un bébé qui fait déjà ses nuits).
Je vous propose ici une lecture différente de l’archétype (mot savant) de la Mère Parfaite. Car la Mère Parfaite existe. Oui oui ! Elle existe et elle est partout. Vous ne pouvez pas la louper, elle fait partie intégrante de notre société, de nos médias, et de nos imaginaires. Elle est un élément fondateur primordial à la construction de notre identité à toutes en tant que mères, et même en tant que pas-mères. Il est important de savoir la reconnaitre.
1. La Mère Parfaite allaite.
Est-il besoin de le préciser ? Elle allaite et trouve cela merveilleux pour elle et pour son bébé. Elle allaite longtemps. Par contre, vous ne verrez jamais dépasser le moindre morceau de chair mammaire, elle fait cela discrètement. D’ailleurs vous ne la verrez jamais allaiter. Parce que franchement, c’est crade.
2. La Mère Parfaite est instinctive.
Elle sait faire fi des qu’en-dira-t-on, des conventions socio-culturelles, des modes et des conseils non-sollicités. Elle est à l’écoute de son instinct. Car son instinct lui parle, voyez-vous.
Elle n’a pas besoin de livres ni d’experts pour savoir où et quand son bébé doit dormir, à quelle heure elle doit le nourrir, ou s’il est inquiétant que son premier mot ait été « pigeon » (« PIDO ! PIDO ! ») plutôt que « papa » ou « maman ».
Elle n’a même pas besoin de consulter Doctissimo.
3. La Mère Parfaite est équilibrée.
Elle ne met de côté aucun des aspects de sa vie. Elle sait que son bien-être et celui de ses enfants passent par son épanouissement sur tous les plans, et elle n’en néglige aucun. Social, professionnel, artistique, spirituel, familial, émotionnel… Bref, la Mère Parfaite ne dort pas.
4. La Mère Parfaite est une maman comme-tout-le-monde.
Elle fait même pipi et caca. Bah oui… Elle est comme-tout-le-monde, elle mange (bio), elle boit (filtré), donc elle va aux toilettes.
5. La Mère Parfaite est patiente.
Mais bien sûr, comme-tout-le-monde (voir point 4), il lui arrive de s’énerver pour des choses futiles. Par exemple, la fois où son deuzan a bidouillé les boutons de la machine à laver en route, et que le pull en cachemire rose est ressorti version serpillère orange, elle a dit : « Oh non ! Crotte de bique !! » Elle s’est ensuite excusée pour ses vilains mots et a expliqué à son chérubin l’importance de savoir accueillir et exprimer ses émotions telles qu’elles sont.
6. La Mère Parfaite sait à quoi s’attendre pour son accouchement.
Elle est bien renseignée et s’y prépare en couple (si aucun partenaire n’est disponible, elle se dédouble pour l’occasion). Elle sait défendre sa vision d’un accouchement naturel auprès du personnel médical, en qui elle a par ailleurs une confiance totale et aveugle.
La Mère Parfaite a de la chance : elle a déjà accouché cinq fois avant son premier accouchement. Cela lui évite quelques traumatismes potentiels.
7. La Mère Parfaite a des amies.
Avant, pendant, et après.
Elle n’a pas besoin de lorgner sur les autres mamans, au square.
8. La Mère Parfaite s’inquiète, parfois.
Elle a ses instants de frayeur, comme-tout-le-monde (voir point 4). Par exemple, si son chérubin se coince la tête dans le pot de chambre (comme-tout-le-monde) et que rien ne semble l’en déloger, la Mère Parfaite s’inquiète. Elle va aux urgences, et elle n’a même pas honte.
Elle s’inquiète lorsqu’il y a lieu de s’inquiéter, mais elle ne s’encombre pas le cerveau avec des questions existentielles telles que « Vais-je faire de lui un déviant sexuel fétichiste des pieds si je profite de son sommeil pour lui couper les ongles des orteils (avec les dents) ? »
9. Les enfants de la Mère Parfaite ne sont pas parfaits.
Ils ne marchent pas droit (voire ils ne marchent pas du tout !), ils disent « topok » à la place de « compote », et ils confondent le poireau et le céleri (qu’ils ne mangent pas). Ils ne comprennent même pas les principes de base de la communication non-violente (le petit orteil mordu au sang du petit-frère s’en souvient), et ils hurlent si on a le malheur d’éplucher leur mandarine à leur place.
Les enfants de la Mère Parfaite ne seront pas des parents parfaits, car ils savent que la seule manière d’apprendre quelque chose, c’est d’essayer, de se tromper, d’essayer encore, de se tromper encore, de se vautrer, de casser, de se faire mal… et de recommencer, en un peu mieux la fois d’après.
10. La Mère Parfaite n’a pas d’enfants.
C’est plus sûr.
Pourquoi tout ce là n’existait pas il y a 35 ans ??????? Merci en tout cas j’ai bien rit en lisant cet article bisous et belle journée :o) Mamie Mo
Quoi ?? Il y avait déjà des mères parfaites il y a 35 ans ? Mince alors, faudrait voir s’il existe des mamies parfaites, alors… ;-)
Merci Mamie Mo !