Le quotidien d’une maman, c’est que du bonheur… enfin presque ! Voici 10 scènes du quotidien d’une maman, pour se reconnaitre et en rire. Un sujet plus léger ce mois-ci, sans leçons ni astuces ni conseils… Malgré ma grande sagesse maternelle, je suis une maman comme les autres, après tout.
Illustrer cet article par des photos des scènes en question aurait été du meilleur effet. Mais je ne souhaitais pas briser la spontanéité de ces moments avec mes enfants, ancrés dans l’instantanéité de la vie qui suit son cours avec innocence, en sortant mon appareil photo à tout va. J’ai donc décidé d’illustrer cet article par des dessins. Mes dessins. Attention, il y a du niveau.
1. Olives matinales
Le soleil perce à travers les rideaux. Je sens un souffle chaud se rapprocher de mon visage, et quelque chose tire sur mon pyjama : c’est Quatran, qui me dit qu’il veut aller dans la couizine, car il a envie de manger des olives. Je lui réponds qu’il est trop tôt pour manger des olives. Il m’écrase alors le nez d’une main, tout en essayant d’ouvrir de force mon oeil droit de l’autre.
– C’EST PAS TROP TÔT, C’EST TROP TARD. IL EST CINQ HEURES MÉKAR. C’EST L’HEURE D’ALLER DANS LA COUIZINE. PAKEU C’EST DANS LE FRIGO LES OLIVES. C’EST COMME ÇA.
Heureusement qu’il est là pour m’expliquer la vie dès mon réveil.
Je me retourne et dis à mon mari :
– Vas-y, toi, il va réveiller son petit frère s’il reste ici.
– Qu’est-ce qu’il veut ? grommelle-t-il en retour.
Genre, quatre ans après, et il se demande encore ce que veut un enfant qui vient de se réveiller…
– Des olives.
– Mais il est quelle heure ?!
– Cinq heures mékar.
2. Douche tranquille
Je laisse Monsieur Papa gérer le petit déjeuner, et j’en profite pour prendre une douche. J’espère qu’il leur sert autre chose que des olives… Oh et puis zut, je peux lâcher prise et le laisser se débrouiller avec l’équilibre alimentaire de nos enfants, pour une fois… En plus, les olives, c’est riche en fer… Non ? Bon, mais le sel, c’est important aussi, dans la vie…
Ma douche se passe bien pendant deux minutes, jusqu’à ce que Deuzan débarque dans la salle de bain. Il me regarde silencieusement pendant de longues secondes. Puis, pour à peu près la centième fois depuis qu’il sait parler, il me demande :
– Maman, il est où ton zizi ?
Je réponds comme d’habitude, sans aucune gêne ni aucun tabou, car je suis une mère moderne, ouverte d’esprit et inclusive : je n’ai pas de zizi, j’ai un vagin. Enfin, une vulve. Enfin, j’ai pas de zizi, quoi.
Il ne dit rien et semble réfléchir très profondément. Je crois qu’un déclic s’opère dans son cerveau, et que cette fois-ci, il a compris. Il s’en va.
Il réapparait quelques instants plus tard, une olive dans chaque main, et me demande en mâchouillant une troisième olive dans sa bouche :
– Maman, il est où ton zizi ?
Lire aussi mon article : Un bain de maman en 10 étapes.
3. I’m sexist and I know it
Des fois, j’ai beau être une mère moderne, ouverte d’esprit et inclusive, j’ai encore des sursauts de sexisme incrusté dans mon inconscient : je doute de certaines capacités parentales de mon mari.
Je sais bien que je ne lui rends pas service en voulant tout contrôler, et que je ne le laisse pas toujours prendre sa place et sa responsabilité pleinement… Alors, ce matin, j’ai décidé de lui faire confiance : après le petit déjeuner, je le laisse aussi gérer d’accompagner les enfants pour l’habillement. Bon, j’ai quand même préparé les deux tas de vêtements, parce que j’ai peur qu’il ne sache pas où se trouve la commode. Tout lâcher-prise a ses limites.
Bref. Quand j’ai vu le résultat, j’ai rigolé. Mais j’ai rigolé !
4. Première dispute
Monsieur Papa s’en va gagner son salaire. Les chérubins sont trop occupés à se disputer LE morceau de rail de train pour s’offusquer de son départ.
Il ne faut pas croire, j’ai beau être minimaliste, je n’ai pas poussé mon anti-consumériste et mon gout pour le vide conceptuel jusqu’à ne leur offrir qu’un seul morceau de rail. Ils ont bel et bien un panier rempli de rails pour jouer au train. Mais pourquoi vouloir jouer avec un autre morceau de rail que celui qu’a pris son frère en premier, et qui en plus a une tâche sur le côté, quand on en a des dizaines d’autres à portée de mains ?
Pour tenter de désamorcer la guerre civile, mon esprit machiavélique met en place une stratégie :
– Qui veut faire de la pâte à modeler ?
– MOI !
– Non MOI veux la pâtamolé !
– C’EST MOI KADI !
– C’EST TOI KAPADI !
Recette de la pâte à modeler maison :
Ingrédients :
- 230 ml d’eau
- 160 g de farine
- 160 g de sel
- 2 càs (bombées) de crème de tartre (ou 9 càs de jus de citron si, comme moi, vous n’avez aucune idée de ce qu’est la crème de tartre)
- 1 càs d’huile végétale
- optionnel : colorants alimentaires
1. Faire chauffer l’eau et le sel dans une casserole, jusqu’à ébullition, puis mélanger à feu doux jusqu’à dissolution partielle.
2. Ajouter les ingrédients restants (sauf colorants), attention à ajouter la farine petit à petit en mélangeant continuellement, jusqu’à ce qu’une boule commence à se former. Retirer du feu.
3. Pétrir avec un peu de farine jusqu’à obtenir une pâte qui tienne la route.
4. Optionnel : séparer en différentes boules et ajouter du colorant pour créer les couleurs de votre choix.
Se conserve au frigo pendant environ un mois. Un peu moins si trop de miettes et autres poils en tout genre s’y accumulent.
5. Doutes interstellaires
Pendant que Quatran développe son talent de sculpteur, en donnant des coups de rouleau à pâtisserie à sa PÂTAMOLÉ PÂTAMOLÉ PÂTAMOLÉ avec un rictus de satisfaction concentrée, Deuzan… remplit méticuleusement les rails du train avec sa pâte à modeler.
Comment réagirait une bonne mère, dans cette situation ? Que ferait Maria ?
Il faut que je les laisse expérimenter et découvrir la matière et ses lois naturelles.
Oui mais…
Il faut que je leur enseigne le respect de leur environnement et de leurs jouets, qu’ils assimilent que chaque outil a son utilité propre.
Oui mais…
Il faut qu’ils puissent exprimer leur créativité selon leurs besoins uniques et leurs personnalités riches de nuances.
Oui mais…
Il faut que les limites soient claires, pour qu’ils puissent grandir sereinement grâce à des repères tangibles et immuables.
Oui mais…
Il faut…
Ça y est, j’ai trouvé, je sais ! Il faut que je suive mon instinct ! Voilà, c’est ça, suivre mon instinct, pas les il faut extérieurs. La réponse est en moi. Je me concentre… Je me recentre… Mon instinct me parle… Il est clair, il est limpide, je l’entends…
6. Après-ski estival
Je lance le mouvement.
– C’est l’heure d’aller dehors !
– NON C’EST L’HEURE D’ALLER DEDANS ! rétorque Quatran.
Je commence à mettre mes tongs pour bien montrer que hého, c’est qui qui commande ici ? je suis cohérente dans mes propos et je pose un cadre sécurisant et ferme, mes paroles ne sont pas des paroles en l’air. Deuzan se met à hurler : il ne veut pas que je mette mes tongs. Il veut que je mette mes chaussures habituelles, les chaussures fermées.
– Mais mon chéri, il fait chaud, c’est l’été, mes doigts de pieds veulent prendre le soleil.
On a les arguments qu’on peut.
Mes doigts de pieds ne voulaient pas se prendre le trousseau de clé. Je ravale un hurlement de douleur, je respire…
Lire aussi mon article : 10 trucs pour gérer la colère d’un petit enfant.
Heureusement, Deuzan semble avoir une idée qui le divertit de sa colère. Il fouille dans sa boite à chaussures, et en sort ses après-skis.
Depuis mars, il n’est toujours pas passé à autre chose.
Nous arrivons à un compromis : il accepte de mettre sa sandale au pied droit. Pour le pied gauche, par contre, il n’en démord pas, ce sera l’après-ski.
Quatran est mort de rire. Évidemment, hors de question pour lui de sortir avec des chaussures identiques aux deux pieds, maintenant.
7. Restaurant toilettes
Urgences !! En pleine balade en ville, Quatran a envie de faire caca. Nous entrons à temps dans le premier restaurant que nous trouvons, une pizzeria. C’est un des avantages de la maternité : pouvoir utiliser sans gêne les toilettes des restaurants sans consommer, les chérubins faisant office de laisser-passer. Quand on a eu quelques enfants, et que notre périnée s’en souvient, ça peut être utile.
Tout se passait bien jusqu’à ce que nous sortions des toilettes. C’est là que, pendant que j’essaie d’empêcher Deuzan d’attraper une olive sur la pizza d’une cliente, Quatran en profite pour poser la question qui le turlupine. Et pourquoi chuchoter, quand on peut faire profiter à un restaurant entier de ses questionnements métaphysiques ?
8. Détour
Pour rentrer, nous faisons un détour d’un kilomètre pour éviter de passer dans la rue, la fameuse rue, la terrible rue… La rue aux murets. Une longue rue bordée de chaque côté de murets sur lesquels, quelle que soit la météo, quel que soit le niveau de fatigue de Maman, quel que soit le degré de retard allègrement dépassé, les chérubins ont la nécessité impérieuse de marcher. Et Maman de leur tenir la main. À chacun. Sans se dédoubler. Une descente dans des profondeurs de trépignation et d’impatience parentale.
J’ai retenu la leçon. Je fais un détour.
– REGARDE MAMAN C’EST ÉCRIT ROULEZ AU PAS.
Quatran est en extase devant un tag sur un mur.
– Non mon chéri, c’est écrit « La retraite on s’en fout, on veut plus bosser du tout, a ».
Ma foi, ça ne me parait pas mal, comme programme.
– POURQUOI ?
– C’est de l’anarchie.
– POURQUOI C’EST LA MEURCHI ?
– Je sais pas.
On est obligés de répondre à tout ?
– POURQUOI TU SAIS PAS ?
Deuzan, quant à lui, n’est pas du tout intéressé par la meurchi. Il préfère arracher la mousse sur le mur, et semble décidé à ne plus bouger de là. Pas tant qu’il n’aura pas tout arraché. Je pense qu’il en a pour une bonne heure.
Va-t-il falloir trouver un autre détour ? Non parce qu’à part passer par les toits, je n’ai plus trop d’idées.
Quelque chose d’encore plus passionnant que le pourquoi du combat meurchiste attire alors l’attention de Quatran, ce qui détourne aussitôt celle de Deuzan. Ouf.
– REGARDE ! UNE VOITURE DÉCAPOPOTAME !!!
9. Après-ski volant
Nous sommes de retour. Ils se précipitent tous les deux en hurlant dans l’entrée, se disputant pour savoir qui aura le morceau de rail avec une tâche en premier. Je me sens quand même un peu une bonne mère dans l’histoire : je les ai si bien éduqués que quelque part entre leurs hurlements C’EST POUR MOI – NAN C’EST POUR MOI – C’EST POUR MOAAAA – NAN C’EST PAS POUR TOAAAA C’EST POUR MOAAAA, ils enlèvent leurs chaussures avant d’entrer dans le salon. Je me prends un après-ski dans la figure dans la foulée, mais personne n’a encore mordu personne aujourd’hui… Si ce n’est pas un signe que la parentalité positive paye, ça !
Lire aussi : 10 commandements de la parentalité positive
10. Coucher
Pleine d’optimisme, à la fin d’une longue journée pleine de tendresse et d’opportunités de grandir, je dis dans un bâillement, un peu comme dans mes films d’avant d’avoir des enfants :
– C’est l’heure d’aller se coucher, les enfants.
La suite ne ressemble pas à mes films.
– NON ! IL EST CINQ HEURES MÉKAR, C’EST L’HEURE DE DANSER !
Le jour où cet enfant apprendra à lire l’heure, ça lui fera un choc…
BONUS : les aventures de pâtamolé
Finalement, j’ai quand même pris quelques photos.
Pâte à modeler quadricolore. J’ai même pensé à mélanger bleu et jaune pour faire vert, c’est dire si j’avais bien dormi la nuit d’avant…
Quelques heures plus tard, pâte à modeler se retrouve en gros pâté dehors. Elle bronze un peu pour parfaire son teint marron.
Après la séance bronzage, pâte à modeler fait un peu trempette pour se rafraichir.
Pâte à modeler fini en pizza aux herbes. Paix à son âme. Sa vie fut courte, mais colorée.
Y’a même plus d’olives…
Voilà, j’espère que cet article vous a plu, que vous y avez reconnu un peu de vos déboires quotidiens avec vos chérubins. Si c’est le cas, n’hésitez pas à commenter et partager :-) Je me sens pour ma part très émue de vous avoir révélé cette facette jusqu’alors secrète de mes dons artistiques, le dessin… Vous n’êtes pas au bout de vos surprises… Bientôt, c’est promis, je vous fais une chanson. Alors n’oubliez pas de vous abonner à la newsletter pour ne rien rater ;-)
Ils aiment les olives. CHA-PEAU-BAS!
Oui. J’ai réussi des trucs, hein. Ils aiment le sel ! ;-)
LA solution : manger salé le matin! (pizza, riz, pâtes,…) ca marche du tonnerre ici avec mes 4 enfants ! par contre ca empêche pas l’étalage de nourriture un peu partout…
Très bonne idée : adaptation :-) C’est la seule règle qui fonctionne à peu près bien…
Trop drôle ! Quel humour, j’adore :D J’ai bien ri !
Merci :-D
Moi c’est les cornichons 3 et 4ans
Ah, les cornichons, je connais aussi très bien… J’en parle d’ailleurs dans le point 8 des 10 commandements de la parentatité positive ;-)
Super ! J’adore comment tu écris ! Le mien adore les câpres à 2 ans
Merci ! Câpres, olives, cornichons… Finalement, ils aiment bien les légumes verts ;-)
Mais j’ai tellement ris! Merci! Ça faisait tellement longtemps! (Quotidien pas folichonne en ce moment…). J’ai tellement reconnu mes deux monstres de un et trois ans qu’ils me palaissent presque normaux!
De manière général j’adore ton blog!
Encore merci
Merci à toi pour ton commentaire !!! <3 Ravie que ça te plaise :-)
J’ai adoré !! Ça me rappelle tellement mon quotidien…et j’ai bien ri ça fait un bien fou
Oui ça fait du bien d’en rire :-D
Merci ! Ouii ça fait du bien d’en rire :-D
Mon petit Troizan aussi adore les olives… et j’adore ton blog :) je ris sous mon masque dans le métro ahah
Merci encore!
Et merci pour le livre, je l’ai reçu hier, il est poétique et drôle comme tout ce que tu écris :) Troizan va le retrouver sous le sapin ^^